Une grève gilet-jaunée

10 Décembre 2019Par AG de Belleville0 commentaire

Une grève gilet-jaunée. Voilà la belle surprise de ce jeudi 5 décembre, les trois quarts des centaines de milliers de manifestants (un million et demi dans toute la France, 250 000 à Paris !), lycéens, étudiants, enseignants, travailleurs, chômeurs, grévistes qui ont marché en dehors des syndicats l’ont fait en criant à tue-tête des slogans gilets jaunes. Et, surprise encore, même dans le cortège syndical arrivant finalement avec ses ballons à 20h sur la Place de la Nation (après être parti six heures plus tôt de la Gare de l’Est !), ce sont les classiques chants des Gilets jaunes que l’on entend, à commencer par « Ré-vo-lu-tion ! ». La détermination des Gilets jaunes a fini par imprégner la société toute entière, et en 2019 c’est le dernier style de la contestation. C’est un bon début, mais il manque encore le versant pratique. En particulier ce prodige que constituent la multiplication, la divergence et l’exploration des manifestations sauvages.

 

Une convergence a déjà eu lieu. C’est la révélation du jeudi 5 et du vendredi 6 décembre au terme d’assemblées générales où l’on a pu mesurer la distance qui sépare les pratiques horizontales des Gilets jaunes et la logique de représentation corporatiste. Un Gilet jaune prend la parole à St Lazare après des prises de parole successives de travailleurs en lutte (enseignants, cheminots, ratp, etc.) : « Pour moi le mouvement des Gj c’est déjà la convergence, c’est un mouvement où il y a des jeunes, des plus anciens, et tous les corps de métiers représentés. Ce que je vois en face de moi, c’est pas des enseignants, des cheminots, c’est des humains ! Et c’est ce qui me plaît ici, c’est de voir des personnes différentes. Maintenant je préfèrerais vous voir devant l’assemblée ou devant l’Elysée. »

 

C’est ce chemin qu’il reste à faire ! Mais d’abord, il faut bien comprendre que les Gilets jaunes ne se définissent pas par leur profession, ils ne se définissent pas par ce qui les asservit, mais par ce qui les enrichit, par le fait d’être en lutte, par ce sentiment d’appartenir à une communauté d’humains qui partagent un même but, une même finalité. C’est cette force, ce sentiment unitaire qu’il nous faut arriver à partager avec tous.

 

Ils vont nous la faire à l’envers. Tout le monde, les syndiqués comme les non-syndiqués s’accordent à dire que les représentants des syndicats « vont nous la faire à l’envers », ajoutant : « comme d’habitude ». Nous sommes prévenus. De longue date. Et nous ne les laisserons pas faire.




 

Désectorialiser la grève. Pour cela, il nous faut faire dérailler le train-train de la négociation syndicale que tentent d’installer médias et gouvernement. Allons dans les AG professionnelles pour les désectorialiser. Créons des assemblées fondées sur la démocratie directe. Créons des lieux ouverts, créons des QG. Généralisons la critique ad hominem de toute forme de représentation comme les Gilets jaunes l’ont fait sur les politiques et les journalistes.

 

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Faisons de décembre 2019 l’aboutissement et la réalisation de décembre 2018.

 

Pour le retrait de la loi sur les retraites !

 

Pour la justice fiscale, sociale et pour la démocratie directe !

 

Pour des lieux publics de rencontre et de délibération !

 

Dissolution de l’assemblée ! Macron et ta clique, dégagez !

 

Assemblée des Gilets jaunes de Belleville (9 décembre 2019)

 

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